Chaque détail de l’hôtel Miss Fuller a été minutieusement pensé et choisi dans l’héritage de l’Art nouveau.
Rien n’a été laissé au hasard. Le bois, le verre, le métal, le papier-peint sont présents et rendent l’hôtel exceptionnel.
Au rez-de-chaussée
L’artiste Raphaëlle Peria vous invite à bord d’une barque pour contempler le panorama qu’offre la nature et ses arbres au fur et à mesure des saisons.
Du printemps avec les bourgeons, de l’été luxuriant, de l’automne aux couleurs chaudes en passant par la neige de l’hiver, la nature est un véritable spectacle à contempler.
Le dessin y est délicat, la matière est grattée afin de révéler le cœur du papier. Sur un tapis monumental recouvert de nénuphars dessinés par l’artiste, plongez dans la carte exceptionnelle du Chef et laissez-vous tenter par les saveurs d’hier et d’aujourd’hui.
Au 1er étage
L’artiste Camille Chastang joue sur les contrastes. Si le couloir est recouvert de papier-peint noir et blanc parsemé de camés végétaux réalisés à la main, la chambre est un éventail de couleurs.
Les fleurs luxuriantes recouvrent les murs et font parfaitement échos aux papiers peints de l’époque ainsi qu’aux couleurs des robes de Miss Fuller lors de ses performances.
Au 2e étage
L'artiste Fabrice Cazenave invite au sommeil. Le couloir est une nature vue de nuit réalisée sur textile décoloré et réhaussé au fusain végétal.
La chambre est quant à elle recouverte de graphite sur lequel l’artiste vient dessiner deux plantes propices au sommeil : la verveine et la camomille. Ces dessins sont obtenus par effacement de la matière qui révèle le papier support.
Au 3e étage
L'artiste Chloé Dugit-Gros déploie son vocabulaire graphique à travers un lexique de formes inspirées de l’Art nouveau. Ainsi, les coups de pinceaux sur la moquette sont un parfait écho à la géométrie des murs dont les dessins questionnent le rapport motif.
La répétition des fleurs et des formes invite à se rapprocher des murs pour en découvrir tous les détails.
Au 4e étage
L’artiste Camille Fischer vous invite au voyage. L’artiste joue du positif et du négatif que peut créer un dessin sur du papier fin.
Elle donne à voir le recto et le verso de sa feuille. Dans les chambres l’évasion est exotique faisant s’échapper une nature foisonnante qui monte jusqu’au plafond.
Le 5e étage
Le 5e étage offre quatre suites en duplex avec une vue imprenable sur les toits de Paris, chacune réalisée avec les œuvres des artistes invités.
LES ARTISTES
RAPHAËLLE PERIA
Raphaëlle Peria utilise l’image comme support pour mener un travail de l’ordre du dessin. Depuis quelques années, elle développe une technique de grattage dont elle se sert pour faire apparaître de nouvelles formes et révéler les éléments de la photographie qui sont les plus évocateurs du sujet qu’elle approche.
Les paysages, les éléments naturels et les écosystèmes sont au cœur de sa démarche artistique et sont des points de départ de voyage pour des prises de vue.
Cette technique par retrait convoque la mémoire de présences d’êtres vivants et d’éléments qui habitent des milieux naturels. En sélectionnant des fragments de l’image, eux gardés tels quels, elle crée des changements d’échelle en opposition avec les multiples textures qu’elle produit par sa technique affinée au fil du temps.
Raphaëlle Peria nous invite à regarder autrement ses images qui de loin nous attirent. Une deuxième lecture nous conduit à découvrir ce qui se cache derrière la beauté́ des mondes que nous tentons de reconstituer chez soi. Ses œuvres composent ici un milieu à la fois fragile et fascinant. Par son approche d’action directe sur son support, l’artiste dévoile un état d’un milieu naturel qui s’altère au fur et à mesure.
Raphaëlle Peria vit et travaille à Paris, elle est représentée par la Galerie Papillon.
Crédit Photo : Flavien Durand
CAMILLE CHASTANG
Après une formation en Design Textile, Camille Chastang quitte les Arts Appliqués pour entrer aux Beaux-Arts. Elle est diplômée de la Villa Arson à Nice. Forte de ces deux formations, elle tente de réconcilier et revendiquer dans son travail, un statut à parts égales entre arts décoratifs et beaux-arts.
Dans le travail de Camille Chastang, le dessin est le point de départ de tout. Elle envisage le dessin comme une façon d’être, c’est à dire comme une façon de penser, de voir, de vivre.
La réflexion autour du statut du croquis et du carnet de croquis dans l’art contemporain est également très présente dans sa pratique.
Camille Chastang mène une réflexion plastique, liée à une réflexion plus théorique autour du dessin comme médium, mais aussi sur la hiérarchie des médiums, des formes et des sujets au sein même des pratiques dessinées. A travers sa pratique, dessinée et écrite, elle aimerait déconstruire les rapports de pouvoir entre les pratiques artistiques et déconstruire les rapports de valeurs entre les sujets.
Camille Chastang vit et travaille en Normandie, elle est représentée par la Galerie Double V.
Crédit Photo : Drawing Society
FABRICE CAZENAVE
Fabrice Cazenave est un artiste contemporain français, pluridisciplinaire, venant du monde de la danse et dont le dessin est au centre de la pratique.
Il commence très jeune la danse classique avant d’intégrer la compagnie de théâtre dansé PMA de Claude Bardouil en 1998, en parallèle de ses études aux Beaux-Arts de Toulouse. Depuis 2006 il se consacre essentiellement au dessin.
Il explore les liens étroits qui opèrent entre un lieu, les personnes qui le traversent et les flux d’énergie qui en résultent. Il cherche à découvrir comment un environnement est capable de nous transformer à travers les sensations qu’il nous procure, et comment nos biais cognitifs, nos connaissances, nos croyances peuvent déformer nos perceptions et notre compréhension du monde.
Sa démarche se fonde sur l’observation et l’expérimentation : par des procédés d’autohypnose il entre en relation avec les éléments qui composent le paysage choisi pour tenter d’en déceler l’empreinte sensorielle, la persistance des corps sur la mémoire des lieux.
Crédit Photo : Drawing Society
CHLOÉ
DUGIT-GROS
Le travail de Chloé Dugit-Gros est traversé par des formes élémentaires qui surgissent dans les dessins, se transposent en sculptures, forment des environnements, font des apparitions en vidéo.
Elles semblent vivre une vie autonome, vagabondant d’un médium à l’autre, parmi tout ceux qu’expérimente l’artiste.
Chloé Dugit-Gros dessine sur des planchers sur lesquels on peut marcher, fabrique des images en laine que l’on peut caresser, ou encore envisage ses sculptures en plexiglass comme des dessins dans l’espace.
Toutes ses pièces procèdent du dessin qui est une pratique fondatrice. Dans sa pratique d’atelier, elle expérimente des techniques et compose de façon empirique. Elle procède également à une pratique plus in-situ lorsqu’il s’agit d’intervenir spécifiquement dans des lieux.
Crédit Photo : Drawing Society
CAMILLE FISCHER
Camille Fischer cultive un lien extrêmement fort entre le dessin et la performance, les tissus et les matériaux. À la fois fantastiques, sentimentales, philosophiques et psychologiques, ou poétiques et prosaïques, ses œuvres apparaissent comme les fragments et les ornements d’une chorégraphie dont elle préserve les reliquats.
Par certains aspects Camille Fischer s’inscrit dans un héritage symboliste, faisant notamment référence à William Morris ou Huysmans.
Comparable par sa sophistication, son travail s’en distingue toutefois, refusant la fascination morbide mais retenant l’inquiétude historique des artistes d’alors, devant les bouleversements annoncés par la révolution industrielle, qui fait écho pour sa génération aux enjeux comparables de la mondialisation.
Entre la peinture, le dessin, l’installation, la performance, la mode, la littérature et la philosophie, tous les aspects de la création entrent ainsi en résonance afin d’immerger le spectateur dans une dimension onirique et secrète pour tendre vers un art total.
Camille Fischer vit et travaille entre Strasbourg et Paris. Elle est représentée par la Galerie Maïa Muller.